Première fois depuis… l’US Open 2016 qu’il n’y a pas de Belge au troisième tour d’un Grand Chelem
C’est une énorme déception, vraiment. Vous savez que j’essaye toujours de prendre beaucoup de recul avant de tirer des conclusions mais je n’ai pas d’autre possibilité d’écrire que cet US Open, du point de vue belge, a été très mauvais.
En fait, dès les qualifications, les choses ne se sont pas bien mises en place.
Ysaline Bonaventure et Yanina Wickmayer ont été éliminées dès le deuxième tour, Zizou Bergs au dernier suite à un match qu’il reconnaît lui-même ne pas avoir bien négocié.
Il n’y avait donc que 5 Belges dans les tableaux finals, Goffin chez les messieurs; Mertens, Van Uytvanck, Zanevska et Minnen chez les dames.
Et seules Van Uytvanck et Zanevska ont réussi à passer un tour.
Alison contre Venus Williams. Une victoire qui a d’ailleurs généré des espoirs démesurés chez certains observateurs qui ont cru que battre Venus constituait encore un exploit. Si l’Américaine est une légende du tennis, si elle a été numéro un mondiale, si elle a gagné de nombreux tournois, il fallait tout de même bien remarquer qu’il ne s’agit plus d’une joueuse de haut niveau, ce qui n’enlève rien à sa prodigieuse carrière.
La battre ne constitue donc pas une grosse perf même si il faut souligner la capacité qu’a eue Alison de rester calme et sereine dans une atmosphère qui était loin d’être simple à gérer.
Bref, donc, si on ne peut que féliciter Van Uytvanck il ne fallait pas non plus surestimer sa prestation. D’autant que la Belge n’avait pas pu jouer avant l’US Open en raison d’une blessure (un seul match disputé après Wimbledon, abandon à la fin du premier set).
Et elle a donc perdu cette nuit face à la jeune Française Clara Burel, classée 132e mondiale, mais sortie des qualifs et auteur (auteuse?) d’un très bon premier tour contre Elena Rybakina, lauréate à Wimbledon.
Maryna Zanevska n’a quant à elle que peu de regrets à avoir. Elle a fait le job contre Coco Vandeweghe, avant de s’incliner fort logiquement contre la 18e moniale Veronika Kudermetova.
Les trois autres joueurs belges ont quant à eux été éliminés dès le premier tour en ayant tous les trois eu une réelle possibilité de s’imposer.
Elise Mertens a ainsi mené un set zéro et 2-0 dans le deuxième face à Irina-Camelia Begu avant de perdre six jeux d’affilée et de finalement s’incliner en trois manches.
Greet Minnen a elle aussi mené un set et 2-0 face à Sloane Stephens qui était menée 15-40 sur son service. Greet n’a pas réussi à convertir ces deux balles de double break et, par la suite, l’Américaine a pris le contrôle pour s’imposer.
David Goffin a lui aussi remporté le premier set face à l’Italien Musetti, il a aussi mené 5-2 dans le cinquième set et 5-2 dans le super tie-break. Il a d’ailleurs gagné plus de points que son adversaire.
Mais il a perdu.
On notera donc que, sur les 8 défaites belges (qualifs et tableau final), pas moins de 6 se sont jouées au set décisif.
Et, sur ces six défaites au terme du set décisif, par quatre fois, le joueur ou la joueuse belge avait gagné la première manche…
Quand on perd un match en deux ou trois sets secs, il n’y a pas grand chose à dire: soit l’adversaire a été intouchable, soit le joueur a été moyen, voire mauvais.
Ici, les scores démontrent clairement que les six joueurs belges dont je parle (Goffin, Mertens, Minnen, Van Uytvanck, Wickmayer et Bonaventure) étaient en capacité de gagner leur match.
C’est ce qui me dérange dans cet US Open.
C’est d’autant plus embarrassant que cet US Open ne fait en réalité que confirmer la mauvaise forme de la plupart des Belges depuis Wimbledon.
Depuis son quart à Londres, David Goffin a perdu 5 fois au premier tour et n’a donc gagné que deux matches (qualifs à Cincinnati) sur sept.
Elise Mertens avait quant à elle été au 4e tour à Wimbledon. Elle a ensuite été battue d’entrée à Prague, puis à Washington, au deuxième tour à Toronto et au troisième à Cincinnati, avant de déclarer forfait la semaine suivante.
Greet Minnen, éliminée au deuxième tour à Londres, a ensuite été battue dès le premier tour à Washington, à Concord et à Grandby.
Maryna Zanevska tire un peu son épingle du jeu, puisque, après sa défaite initiale à Wimbledon, elle a été en demi à Hambourg avant de perdre d’entrée à Varsovie et Grandby.
Bref, on le lit, force est de constater que ce n’est pas hyper euphorique comme situation (et je n’ai pas évoqué le double messieurs pour vous préserver un peu ;-)
Et cela se confirmera dans les classements puisque Elise Mertens va quitter le Top 40.
Ce qui veut dire que, pour la première fois depuis des lustres (je n’ai pas eu le courage de scanner les archives), il n’y aura plus de Belges dans le Top 40, ni en messieurs, ni en dames…
Une lueur d’espoir?
Oui, je dois à la réalité de dire que mon analyse est générale pour le tennis belge. Mais, comme le tennis est un sport individuel, il faut bien accepter que c’est plus le hasard qui veut que les meilleurs joueurs belges traversent une période de doute en même temps.
Il ne faut donc pas globaliser de manière trop abrupte.
Mais il ne faut pas non plus se voiler la face: nous sommes dans l’une des plus mauvaises périodes de ces dernières années.
Aujourd’hui, je vais donc me concentrer sur les quarts de finale en Challenger de Coppejans et Bergs et sur la demi-finale d’Alexander Blockx dans un J1 au Canada.
Bonne journée quand même :-)