Une larme. Plusieurs larmes.
D’émotion.
Quand Yves Beckers est honoré par la ribambelle de gosses qu’il a si bien connus.
Larme de stress.
De bonheur, aussi et surtout.
Des yeux embués des parents quand les enfants les remercient pour tout ce qu’ils font pour eux et elles.
Ces enfants qui, sous les yeux émus, eux aussi, de Justine Henin, proclament leur amour du tennis, leur respect du fair-play et leur conviction qu’ils vont tout donner pendant cette sorte de Coupe Davis ou de Billie Jean King Cup.
Un sourire.
Un rire.
Que dis-je ?
Des dizaines, des centaines de sourires.
Des petits joueurs et des petites joueuses, de leurs capitaines, de leurs papas et mamans. Des grands-parents aussi qui, s’ils ne connaissent pas toujours les règles du super tie-break, du no ad ou du no let vivent à fond les rencontres de leur petit.
Des vrais rires, aussi.
Des cris.
De rage parfois, de déception, parfois aussi. D’encouragement, quasi toujours.
Des matches, des dizaines de matchs.
Qui, tous, quel que soit leur score, ont généré des joutes épiques.
Oh, parfois, les scores sont sévères. Mais, on sait que le tennis est avant tout une histoire qui se raconte.
Ou chaque point peut faire basculer la victoire d’un côté ou de l’autre.
Un 4-1 4-1, un 6-1 6-1 sont parfois plus serrés qu’un 4-3 4-3 ou qu’un 6-4 6-4.
Pour comprendre un match de tennis, il faut l’avoir vu, l’avoir vécu, ne pas avoir raté une balle.
Mais, ce week-end, au Centre de Mons, ce fameux Centre qui en a vu passer des champions et des aspirantes championnes, il était quasi impossible de ne se consacrer qu’à un seul match.
Dispersés sur 6 terrains, les Sangliers, les Raptors, les Lions et les Loups étaient partout. Dès 9 heures du matin et jusque 18 heures, 48 matches samedi, 48 matches dimanche.
Impossible de se concentrer sur son seul rejeton, sur sa seule rejetone.
Et ce n’était pas plus mal car, en l’absence parfois involontaire des parents, ce sont les petits qui ont pris le relais.
Les Gisèle, Alba, Noah, Luca, Mary-Lou, Joachim, Théa, Côme, Milan, Lise et tous les autres, se sont mués en entraîneur, en coach, arbitre, capitaine.
Ils ont tout donné, de la raquette et de la voix.
Ils ont été parfaits.
Parfaites.
Il y en a qui ont perdu, évidemment. Et d’autres qui ont gagné. Forcément.
Mais l’important n’était pas là. L’important était de créer un esprit de groupe. Un esprit d’équipe.
De jouer à fond, mais aussi de partager, avec ses coéquipiers, mais aussi avec les membres des trois autres équipes.
Il fallait voir le parking de Mons se transformer en aire de jeu.
Il fallait voir les plus vieux – qui ne peuvent plus jouer cette Young Talents Cup, profiter de chaque moment creux pour taper la balle avec leurs cadets et cadettes.
Il fallait voir les parents retrouver leurs enfants éreintés le dimanche soir à la remise des prix. Des étoiles dans les yeux et des pincements dans le coeur.
Il fallait voir ces joueurs qui auront 13 ans l’an prochain, pleurer de ne plus pouvoir prendre part à cette compétition.
Il fallait voir Yves Beckers, le directeur, s’étrangler de bonheur quand ses enfants, petits-enfants et épouse l’ont rejoint pour son hommage à l’occasion de sa dernière (enfin, dernière, c’est loin d’être sûr ;-)
Il fallait voir la direction sportive et le staff de Tennis Wallonie-Bruxelles lâcher un peu la pression en se disant que cette troisième édition était réussie.
Il fallait voir ces capitaines et assistants s’en donner à cœur joie, que leur équipe ait terminé quatrième ou première.
Il fallait vivre ces trois jours lancés merveilleusement par une Justine Henin toujours plus disponible et qui a dit à ces enfants venus des quatre coins de la Wallonie et de Bruxelles qu’il fallait, avant tout, croire en ses rêves.
Magnifique Justine dont les enfants ont (re) découvert avec éblouissement le palmarès inouï.
Magnifiques enfants, tous passionnés et passionnants.
Magnifiques parents qui, certes, parfois, en font un peu trop, mais le font toujours – quasi – en pensant faire du mieux qu’ils peuvent, qu’ils doivent.
Magnifique compétition.
Magnifique week-end.
Merci à tous.
Et bravo aux Loups du Brabant, évidemment, triples lauréats.