Côté masculin, 2024 a été, comme déjà écrit, plutôt très bon avec une très belles saison pour David Goffin, Zizou Bergs, Raphaël Collignon et Alexander Blockx. Ces joueurs auront donc, chacun à son niveau, un certain nombre de points à défendre dès que l’on entrera dans la période durant laquelle ils ont particulièrement performé.
Mais, comme dit régulièrement un certain Thierry Van Cleemput – repris d’ailleurs récemment par Adrien Vigneron dans les titres IPM -, « il ne faut pas regarder les points qu’il y a à défendre, il faut regarder les points qu’il y a à gagner. »
Je vais donc essayer de suivre ce bon conseil et dresser les objectifs que l’on peut fixer aux joueurs et joueuses belges.
Pour David Goffin, il est toujours difficile de tirer des plans sur la comète tant il peut être imprévisible. Il est capable de revenir du Diable Vauvert quand on ne l’y attend pas et il peut aussi enchaîner des résultats mitigés quand tout semble aller bien. Comme, de plus, lui et son coach se montrent particulièrement discrets au niveau des médias, il est compliqué de savoir dans quel état d’esprit le Liégeois entamera sa saison.
Reste qu’il doit être gonflé à bloc et qu’il n’a en réalité rien à prouver. Il peut donc continuer à jouer libéré et, vu son classement (52), il aura accès aux gros tournois, dont les Grand Chelem, pendant au minimum une grande partie de la saison. Une saison qu’il commencera la semaine prochaine à Brisbane. Il se rendra ensuite à Adélaïde et à Melbourne. A mes yeux, il devrait réintégrer le Top 50 assez vite et je pense qu’il va s’y maintenir.
Zizou Bergs est l’un des rare athlète belge, tous sports confondus, à ne pas avoir peur d’annoncer la couleur. Il vise donc le top 20 pour cette année 2025. C’est ambitieux mais pourquoi ne pas y croire puisque cela fait des années que j’écris ici-même que le plus difficile pour Zizou sera de s’installer dans le Top 100 où, écrivais-je, il va trouver l’écrin qui correspond parfaitement à son style. Je serai cependant un peu moins optimiste que lui quant au planning de sa progression. Je dirai donc que s’il termine la saison dans le Top 50, ce sera une étape importante pour s’attaquer alors – mais davantage en 26 et les années suivantes – au Top 20. Zizou est 4e entrant à Brisbane, 1e entrant à Hong Kong. Il entre dans le tableau final de Melbourne.
Raphaël Collignon est dans la situation que Zizou a bien connue puisqu’il est à quelques encablures du Top 100. Un Top 100 qui, je le répète, permet aux joueurs d’entrer assez régulièrement dans les tableaux finals des ATP 250 où le niveau, en réalité, n’est pas beaucoup plus élevé que dans les Challengers. Il a certainement le tennis pour y arriver et s’il parvient à améliorer encore son service (il reconnaît lui même que, vu son gabarit, il doit faire mieux qu’il ne le fait) et s’il réussit aussi à encore mieux enchaîner les tournois, il devrait y parvenir. Les premiers mois de l’année seront primordiaux pour ce faire. Raphaël joue la semaine prochaine le Challenger de Canberra et enchaînera avec les qualifs de l’Australian Open.
Absent des courts pendant trois mois, Alexander Blockx a malgré tout réussi à s’approcher du Top 200. Il est , à 19 ans et 7 mois, 7ème au classement mondial virtuel des moins de 20 ans. Je ne doute pas une seconde qu’il poursuivra sa progression cette saison et qu’il prendra une centaine de places. Il joue en qualifs à Canberra et les qualifs de Melbourne ensuite.
Absent lui aussi des courts pendant plusieurs longues semaines, Gauthier Onclin est désormais à la 232e position, soit à une trentaine de places de son meilleur classement. Cette saison est sans aucun doute une saison clé pour le Liégeois qui a certainement les moyens de s’approcher du Top 150.
Derrière, on continuera à suivre avec attention le come-back assez impressionnant du trentenaire Kimmer Coppejans. Quant à Jack Logé et Emilien Demanet, ils poursuivront leur apprentissage du tennis professionnel. Pour eux, à 19 ans, le Top 400 doit être un objectif sérieux, Idem pour Gilles-Arnaud Bailly qui a connu une saison 2024 très compliquée mais qu’il a assez bien terminée. Il doit donc oublier 24 et se concentrer sur 25. Il a du talent et, comme je dis souvent, le talent ne disparait pas, il faut aller le rechercher au fond de sa motivation.
En double, on verra comment Joran Vliegen et Sander Gille vont aborder cette première saison avec un autre partenaire.
Côté féminin, je crains fort que l’on commence une période de disette au plus haut niveau. Elise Mertens est toute proche de quitter la zone qui lui permet d’être tête de série dans les Grand Chelem et son jeu ne me donne pas l’impression de s’améliorer alors que le tennis féminin est de plus en plus puissant. Je pense que Greet Minnen a les moyens de se maintenir dans le Top mais je doute assez qu’elle parvienne à retrouver le Top 60 qu’elle a atteint il y a un an.
Yanina Wickmayer va quant à elle revenir mais il est impossible de savoir dans quel état – d’esprit et physique – elle sera. Ysaline Bonaventure va encore jouer quelques tournois mais sans se fixer d’autres objectifs que « jouer sans douleurs et enchaîner le plus de matches possible. »
Les bonnes nouvelles devraient donc venir de la raquette des jeunes joueuses avec en front de bandière, une Hanne Vandewinkel qui devrait approcher du Top 150. Sofia Costoulas devra pour sa part, comme Gilles-Arnaud Bailly, oublier 2024 pour réaliser une saison 2025 plus en rapport avec le niveau qui lui a permis d’être l’une des meilleures juniores du monde.
1036e mondiale à 17 ans, Jeline Vandromme va poursuivre son acclimatation au tennis professionnel. Elle a sans aucun doute le talent et la maturité pour y accomplir de grandes choses mais on sait que le passage des juniores aux séniores est particulièrement difficile. On l’a vu récemment avec Sofia mais on peut aussi évoquer Elke Clijsters, An-Sophie Mestagh et tant d’autres au niveau international. Reste que Jeline est une réelle espoir.
Je prendrai aussi plaisir à suivre, plus bas dans le classement, les résultats des Margaux Maquet, Romane Longueville ou Kaat Coppez. On parle assez peu de ces joueuses mais je trouve que leur saison 2024 est intéressante, tout étant bien entendu relatif.
J’en termine avec Marie Benoit et Kimberley Zimmermann.
La première est à quelques places de son meilleur classement. A 29 ans, elle va jouer les qualifs de l’Australian Open et je lui souhaite réellement de pouvoir atteindre l’un de ses rêves, à savoir se qualifier pour un tableau final de Grand Chelem. Ce sera difficile mais elle le mérite amplement.
Quant à Kimberley, elle est toujours Top 100 en double et peut sans nul doute se rapprocher elle aussi de son meilleur niveau (Top 40 début 2023).
Elle aussi le mérite tant son abnégation est totale.
Bonne saison à tous et toutes!