Deuxième tour du Challenger d’Orléans. David Goffin est opposé à Otto Virtanen, un joueur plutôt en forme qui vient de se qualifier pour le tableau final de l’US Open et a enchaîné avec trois succès en Coupe Davis. Tout l’inverse de David qui a été battu d’entrée en qualifs de ce même US Open (son dernier match avant Orléans, soit 34 jours sans compétition alors que nous sommes en pleine saison!).
Dès le début de ce deuxième tour, on sent un Goffin volontaire. Il monte même souvent au filet déposer des volées amortie de très bon aloi. Et, mais oui, à plusieurs reprises dans ce premier set, il serre le poing.
Pas un petit serrage sans intention, sans vie, sans conviction. Non, un vrai serrage de poing!
5-5 et David joue bien. Enfin, il commet un peu trop de fautes mais il se passe vraiment quelque chose dans ce match. A savoir que l’on sent que le Belge a envie, qu’il n’est pas là un peu par hasard, sans savoir réellement pourquoi il est monté sur le terrain.
David perd cependant cette première manche 7-5. Est-on parti pour un ènième match ou le Belge est tout près de gagner mais où il finit par perdre?
Un scénario bien connu quel que soit l’adversaire. Il l’a fait contre Carlos Alcaraz, il l’a fait aussi face à des joueurs classés de 150 à 220.
Début du deuxième. Break d’entrée pour un David toujours volontaire.
1-0. Mais il se vautre dans le jeu suivant, sur son propre service. 15-30 et un lob relativement simple à gérer.
Il se prépare à smasher et rate ce que l’on peut qualifier d’imanquable.
15-40.
Et là, on voit un geste que David ne commet que très très très rarement.
Il se fâche et balance sa raquette.
Là aussi, comme le serrage de poing, il ne s’est pas agi d’un petit lâcher de raquette riquiqui, de dépit. Non, un vrai lancer de raquette avec cette dernière qui rebondit à belle hauteur (voir la photo).
Oui, David Goffin était fâché, sur lui. Sur ce jeu qu’il va finalement perdre.
Oui, David Goffin a lancé sa raquette.
Oui, David Goffin a ouvert les vannes!
IL A OUVERT LES VANNES!
Attention, que les jeunes qui me lisent ne pensent pas que je les pousse à faire de même mais, de temps en temps, oui, il faut savoir ouvrir les vannes.
Il ne faut pas, comme le fait si souvent David, tout garder en soi.
Il faut oser, parfois, faire des choses qui ne vous correspondent pas.
A 5-7 1-0 15-30: David a lancé sa raquette.
Qu’est ce que cela fait du bien, de le voir comme cela. Avec envie, rage, un rien de colère.
La suite?
je l’ai dit, il perd le jeu.
Mais s’ensuit une véritable bagarre.
Que David gagne 5-7 6-4 6-4.
Il n’avait plus gagné deux matches de suite depuis fin juillet.
La dernière fois que j’ai vu David lancer sa raquette dans des circonstances plus ou moins compliquées, c’était, sauf erreur, en 2016…. au tournoi de Tokyo. Alors qu’il venait de perdre au 2e tour de Cincinnati, au premier tour de l’US Open, , au 2e tour de Shenzhen où il était bye au premier, il joue contre Nishioka au premier tour de Tokyo.
Cela ne se passe pas bien, il … casse une raquette.
Il gagne.
Et file en… finale!
Comparaison n’est évidemment pas raison et on ne peut pas comparer le David de 2023 à celui de 2016.
MAIS, mais, plus que la victoire face à Virtanen, c’est son envie de gagner, sa détermination, sa volonté de bien faire, de réagir qui me donne envie de croire que la fin de saison sera plus ensoleillée que les mois qui viennent de passer.
Et que, s’il poursuit dans cet état d’esprit, on peut le voir commencer 2024 avec un certain optimisme.
Attention, vous me connaissez, je ne tire pas de plans sur la comète sur un ou deux matches, mais là, vraiment, il s’est passé quelque chose.
Je tenais à le signaler ;-)