La surprise est totale. Mais le monde du tennis est à la fête.
Alors que la plupart des amateurs pensaient de ne plus le revoir down under en tant que joueur professionnel, Roger Federer a annoncé hier que, malgré sa blessure qui l’éloigne des courts depuis le dernier Wimbledon, il serait bel et bien présent à Melbourne. Mieux, même, il y est déjà et a été accueilli par une foule en délire.
Evidemment, vu la précipitation de la décision, le Suisse n’a pas eu le temps de se prêter au jeu de la triple vaccination mais il a demandé une exemption médicale.
Craig Tiley, le directeur de l’Australian Open, n’a pas caché sa satisfaction en apprenant la nouvelle : « avoir dans le tableau la présence du plus grand joueur de tous les temps est une aubaine incroyable pour le tournoi. Roger a tellement donné à notre compétition que je ne peux que remercier les autorités qui lui ont accordé cette exemption. »
Le premier ministre australien était lui aussi très positif, malgré les quelques très rares articles de presse s’étonnant de la faveur faite à l’Helvète.
« J’ai lu quelques articles de presse écrits sans aucun doute par quelques jaloux. Je ne peux que confirmer que le gouvernement australien ne fera rien pour renvoyer Federer chez lui. Ce joueur a une telle classe, véhicule tellement de messages positifs, a une telle réputation mondiale, a tellement donné au tennis et au sport mondial, que nous ne pouvons que nous réjouir de l’accueillir sur notre sol. Et à ceux qui prétendent qu’il s’agit d’une exception inacceptable, je répondrai ceci : « oui il s’agit d’une exception, mais Roger Federer est lui-même un homme d’exception. Il ne s’agit donc que d’un juste retour des choses. »
Côté joueur, les ténors se sont félicités de retrouver leur collègue.
« Sans Roger, a twitté Rafaël Nadal, le tennis ne serait pas devenu ce qu’il est aujourd’hui et, à titre personnel, je n’aurais pas été le joueur que je suis aujourd’hui. Il mérite donc sans aucun doute cette exemption. J’ajoute que ce n’est pas la première fois que Roger demande et obtient une faveur. Quand il veut jouer à telle ou telle heure à l’US Open, les organisateurs s’inclinent et je trouve cela tout à fait normal. »
Benoît Paire n’a pas la même vision des choses mais on connaît la réputation sulfureuse du Français.
« Le tennis est décidément devenu un sport où on ne prête qu’aux riches. Je suis scandalisé. Mais j’irai tout de même chercher mon prize money. »
Comme on pouvait s’y attendre, c’est en Serbie que les critiques se sont faites les plus a… cerbes.
« Nous savons tous, en Serbie, que personne ne désire que Novak Djokovic détrône Federer et Nadal du haut du classement des vainqueurs du Grand Chelem. Permettre à Federer de se rendre à Melbourne dans ces conditions pareilles est une preuve supplémentaire que le monde du tennis refuse de voir la réalité en face : Novak gagnera encore plusieurs Grand Chelem. Cette facétie scandaleuse n’y changera rien. »
Laissons la conclusion au principal intéressé.